D'abord intégré à l'ouvrage autobiographique Les Confidences (Livres VII à X) en 1849, ce roman fut publié seul en 1852 et fut dès lors le livre le plus lu de son auteur. Lamartine y évoque l'Italie et surtout la région napolitaine, où il séjourna à deux reprises, d'abord durant sa jeunesse, en 1811 et 1812, ensuite en 1844, en compagnie de sa femme et de ses nièces.
Reprenant certains thèmes chers au romantisme (l'ennui, le vague des passions, la fougue et les idéaux de jeunesse, le voyage, l'harmonie de l'homme et de la nature), il y romance son premier séjour, et dessine le portrait charmant d'une adolescente amoureuse, d'une "Ève naïve"1, meurtrie par l'abandon. Ce roman vaut surtout pour la description de la jeunesse romantique et pour la poésie pittoresque de ses descriptions, notamment celles de l'île de Procida, de la Naples populaire (l'astrico) et du Vésuve. L'"Épisode" de la tempête en mer reprend enfin habilement un véritable topos épique. Lamartine y exprime également son amour de la littérature romantique (il mentionne Corinne de Madame de Staël, Les Années d'apprentissage de Wilhelm Meister ou Les Souffrances du jeune Werther de Goethe, Les Dernières Lettres de Jacopo Ortis d'Ugo Foscolo) et avoue son admiration pour le Paul et Virginie de Bernardin de Saint-Pierre, roman qui se trouve au centre du récit.